samedi 9 mai 2009

Un ticket.


Ils s’approchent lentement. Ils s’appuient l’un sur l’autre, bras dessus bras dessous. Ils marchent en hésitant, titubent, glissent et à quelques pas du Fourneau Économique, ils s’écroulent tous les deux.

Il est midi d’un jour d’hiver et ils sont bourrés, cuits ! Ils vocifèrent, beuglent, jurent en polonais. Ils sont tristement comiques. Le plus jeune se libère du bras de son camarade, se lève et s’engouffre dans la salle à manger. L’autre reste sur le trottoir en grommelant. Il fait peur aux passants qui tachent de le contourner de loin.

Un vieil homme aux traits maghrébins, un « habitué » du Fourneau Économique s’approche, s’arrête, hoche la tête. Un instant il semble hésiter, puis il cherche quelque chose dans ses poches. Il se penche sur le soûlard et lui tend un ticket, un bon pour un repas. Celui-ci hébété se lève d’un coup, essaye de se redresser et entre dans la salle.

Le vieux reste sur le trottoir. Il examine encore une fois ses poches comme s’il voulait se rassurer. Non, il n’en a pas d’autre. Il rit et il se dirige quand même vers l’intérieur…

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