lundi 19 octobre 2009

Homeless.

Ils attendent avec patience, disciplinés. Peut-être c’est vrai ce qu’ils disent tous – qu’ils ont déserté l’armée. Dans leurs démarches en fait, il y quelque chose qui relève de recrues.
Bien sûr qu’ils ont faim. Depuis de longues semaines, ils squattent les jardins suspendus en plein centre-ville. C’est la « jungle » niçoise des Erythréens, Ethiopiens … tous demandeurs d’asile.
Ils viennent par dizaines se restaurer au Fourneau Economique.

Barak sort de la salle à manger. Il veut se frayer un chemin à travers ses compatriotes qui attendent toujours leur tour. Avec une courtoisie exagérée, en français comiquement prononcé il vocifère : Pardon, messieurs ! S’il vous plait ! Il provoque une explosion de rires.
Un de ses copains, toujours sur le même ton théâtral et moqueur, lui lance :
Hay, HOMELESS, I don’t know you ! Un nouvel éclat de rire.
Depuis qu’ils ont fait la « une » dans Nice Matin ils ont enrichi leur vocabulaire franco-anglais et ils ont découvert une réalité européenne qui leur était inconnue dans leur pays.
Un sans abri – homeless.

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